Le 21 mai, les collaborateurs du Musée national de Tver ont reçu un colis inhabituel d’Allemagne. Dans deux lourdes boîtes en carton se trouvaient des objets précieux qui ont disparu en 1941, dont l’icône « Le Sauveur non fait de main d’homme », qui avait été précédemment enlevée de la cathédrale de la Transfiguration par les bolcheviques.
On a justement commencé la restauration ce dernier édifice la semaine dernière. Plus de 480 objets de musée comprenant une grande collection de croix, des collections d’objets archéologiques, des icônes font partie de l’envoi. « Nous venons seulement d’ouvrir les colis et nous sommes déjà étonnés. Pour ce qui concerne les seules croix, il y en a une centaine, quant à nombre d’objet des collections archéologiques, ils n’y en a pas de semblables dans nos réserves ! Il est vrai que l’icône de la cathédrale de la Transfiguration n’a pas été très bien conservée. C’est tout ce que je peu dire actuellement. Nous sommes en train d’étudier le contenu du colis », déclare Svetlan Gerasimov, doctorante en histoire, chercheuse principale au musée national de Tver. L’histoire de la disparition et du retour des objets est étonnante.
Pendant la seconde guerre mondiale, des pièces furent dérobées des réserves du musée. En 1941, lorsque la ville de Tver fut envahie par les armées hitlériennes, un médecin militaire allemand, dont le régiment assurait la défense de Tver, découvrit par hasard la réserve du musée, qui à cette époque, se trouvait dans l’église des saints Ménas, Victor et Vincent, laquelle avait été fermée. Voyant qu’il avait devant lui tous ces objets précieux, le médecin militaire commença à les expédier, par petits colis en Allemagne. Toutefois, il ne put jouir de sa découverte : il périt près de Rjev en 1942.
Durant toutes les années qui s’en suivirent, la veuve du médecin demanda fermement à son fils de rendre à la Russie, à la ville de Tver, ce qui avait été dérobé. Mais tout cela ne fut guère aisé. Les discussions directes avec le musée et le travail lié au retour des objets précieux ont duré plus d’un an. Maintenant, tout est terminé et s’est déroulé dans l’anonymat. En effet, le fils du médecin militaire allemand a exigé que l’on ne mentionne ni son nom, ni celui de son père.