Mise en garde contre une possible dérive intégriste de la laïcité
تحذير من خطر انحراف أصوليّ للعلمنة – رسالة إلى جريدة “لموند ديبلوماتيك”
تقديم
في عددها الصادر في تموز 2003، نشرت جريدة “لموند ديبلوماتيك” مقالاً لكاتب أميركي يندّد به بغزو العراق. وقد حمل مقاله هذا العنوان الساخر “نور عظيم ظهر للرئيس” وتصدّى فيه الكاتب بحق لتطاول الإدارة الاميركية على إضفاء تبرير ديني لسياستها العدوانية. ولكن الأمر انتهى به إلى شنّ حملة شعواء على دور الدين بشكل عام، وكأنّه يحمّله كلّ وزر الصراعات الدموية بين البشر. أمام هذا التحيّز الصارخ، لم يسعني إلا ابداء ملاحظاتي خطيًا وارسالها بالبريد إلى إدارة صحيفة أكنّ لها كلّ تقدير وأغتذي بتحاليلها الموضوعية وإلتزامها الانسانوي.
وقد وردني منها الجواب التالي، المؤرّخ في 1 أيلول 2003:
Nous avons bien reçu votre courrier que nous avons lu avec attention et vous remercions de l’intérêt que vous portez au Monde diplomatique.
Nous avons fait suivre votre courrier à Lewis H. Lapham qui y répondra le cas échéant
Veuillez agréer etc.
La Rédaction
هذا وانني لم أتسلم جوابًا من كاتب المقال.
18/4/2006
نص الرسالة
Tripoli-Marine le 24.7.2003
Lecteur assidu du Monde diplomatique dont le témoignage sans compromission fait, selon moi, honneur à l’homme, je vous fais part d’observations critiques que m’a inspirées la lecture de l’article « Une grande lumière est apparue au président » (Lewis H. LAPHAM) publié à la page 32 du numéro de juillet 2003
Certes je partage la protestation courageuse de l’auteur contre l’instrumentalisation éhontée, par l’équipe au pouvoir à Washington, de la foi chrétienne, pour conforter l’arrogance d’une puissance hégémonique qui ne craint pas de piétiner, sous couvert de valeurs sublimes, les principes élémentaires de la justice et du droit. Mais je regrette que, dans le feu de l’indignation, l’auteur de l’article, dont je respecte néanmoins les généreuses convictions, se soit laissé aller à une amplification outrancière qui lui a permis de procéder, vers la fin de l’article, à une condamnation en bloc de la religion, dont il s’agirait, selon lui, de protéger soigneusement l’Etat, et non l’inverse, comme si ce dernier – que Nietzsche qualifiait pourtant de « monstre froid » – était la pureté même, et que la grande affaire était de le préserver à tout prix de la peste religieuse.
Pour aboutir à cette conclusion abrupte, l’auteur a dû omettre de mentionner, ne fût-ce qu’en passant, les innombrables voix prophétiques que les Eglises chrétiennes, toutes confessions confondues, ont élevées récemment dans le monde entier, et au cœur même des Etats-Unis, pour condamner la guerre contre l’Irak et se démarquer vigoureusement de l’idéologie prétendûment chrétienne qui prétendait la justifier.