.Mgr Ephram Allocution

mjoa Tuesday October 20, 2009 446
Votre Béatitude Ignace IV, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient,
Messeigneurs les évêques, membres du Saint Synode antiochien,
Messieurs les membres du Cycle Diplomatique,
Révérends Pères, Frères bien aimés,

Je me dois de dire ici une parole, parole d’action de grâce, parole d’espérance.

Un moine devient évêque. Pourquoi et comment une pareille chose peut survenir? Mystère caché que seul l’Esprit de Dieu peut révéler. Un des dires de Sa Béatitude me revient en mémoire : ‘Tout véritable Orthodoxe est moine, où qu’il soit dans le monde’. Cela est-il dû à son appartenance à Dieu, ou à son comportement moral ? C’est là un thème qui mérite une profonde méditation. De toutes façons, l’essentiel se trouve dans la structure intérieure de l’homme.

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Bien aimés, notre peuple aime le chant et le ravissement. Il aime aussi les beaux discours. Or, les mots ne rendent pas toujours compte de ce qu’ils signifient, surtout quand ils restent au niveau du chant poétique. Quelle est donc la différence entre un
langage poétique et un langage inspiré de Dieu ?

Quand Il descend dans le cœur, l’Esprit Divin y suscite un  mouvement intérieur profond qui agit dans  l’être tout entier, jusqu’aux fin fonds des sens. L’ouvrant aux autre, il le pousse à faire coïncider le faire avec le dire. Ce mouvement vient de Dieu, traverse notre cœur de chair, et nous fait aller à la rencontre de l’autre.

C’est dans ce contexte que je me demande aujourd’hui: pourquoi es-tu là, mon frère ? Quelle est donc ta mission ? Que te demande l’Eglise, toi  si indigne et si faible ?

‘Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour une multitude’ (Mat 20 :28). Je suis donc venu tout d’abord pour servir mon Eglise, et le monde entier, je veux dire tout homme que je trouverais sur mon chemin. Je veux servir et me donner jusqu’à la mort pour qu’il ne reste aucun espace entre la parole et l’action, pour que notre peuple cesse de dire ‘qu’il existe un gouffre entre nous et nos évêques’, et cesse de propager que l’Eglise est loin de son peuple. Je sais pertinemment que notre peuple est bon et qu’il a faim et soif de la Parole de Dieu. Cependant, il veut que nous allions vers lui, que nous le cherchions là où il se trouve, que nous allions à la rencontre de tout égaré pour le ramener dans la joie au bercail.

Notre Eglise est une Eglise porteuse d’une bonne nouvelle qu’elle doit transmettre. Il nous faut retrouver cette dimension essentielle de notre tradition et lui rester fidèles.
‘Malheur à moi si je n’annonce l’Evangile’ disait l’Apôtre des nations (1 Cor 9 :16). Pour ceux qui connaissent bien la situation du monde d’aujourd’hui, la mission consiste à ramener l’homme à Dieu, le débarrassant de ses passions, de ses jouissances et de son égoïsme. Notre Eglise antiochienne a ce message unique et caractéristique qu’elle se doit de porter à toute la terre et à tout homme.

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Bien aimés, la terre que nous foulons est sainte. Sa poussière est pétrie du sang des martyrs et des saints. ‘Tirons un bon parti du temps présent, car nos jours sont mauvais’
(Ep 5 :16).

Profitons donc de l’occasion qui nous est donnée, avant qu’il ne soit trop tard. Aidez moi, vous qui aimez Dieu, afin que je ne m’enlise point dans les soucis de ce monde, dans ses richesses et ses plaisirs, et afin que ses ronces, son formalisme, ses festivités et ses festins mondains ne finissent par nous étouffer. Je vous en supplie, aidez moi, car sans vous je ne suis rien. Un grand prêtre d’Israel a dit que ‘Jésus devait mourir pour la nation, et non seulement pour la nation, mais encore pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés’ (Jean 11 : 51-52).

Certes, il faut mourir pour que les autres vivent, car le service est un asservissement à
Dieu et aux autres, un asservissement aimant où réside la vraie liberté.

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Je n’oublierai guère les prières de Sa Béatitude et sa confiance qui vont m’accompagner et m’apporter consolation et force, ma vie durant. Et les prières de tous les Evêques, sans exception aucune. Je n’oublierai pas celles des prêtres qui vont s’associer à mon combat et sur lesquels je vais plus particulièrement compter. Je ne peux oublier aussi les prières de mes frères et sœurs, les moines et les moniales et de tous les fidèles, en particulier les pères spirituels à Balamand et dans la sainte Montagne de l’Athos, qui m’ont enfanté en Christ. Je voudrais aussi mentionner mes fils spirituels, ma patrie, le monastère de saint Michel et sa fraternité monastique, le village très aimé de Nahr Biqaata, qui m’ont permis de goûter à la joie d’une vraie vie de communion.

Je n’oublierais jamais mon devoir pastoral envers la nouvelle génération, ces jeunes que j’aborderai dans l’amitié et l’amour, car ‘l’amour ne passe jamais (1 Cor : 13 :8), et ce pour qu’ils ne soient pas engloutis dans les passions, les séductions et les poisons de ce siècle.

Enfin, je n’oublierai surtout pas mes frères les pauvres, ces petits que je me dois d’approcher avec la compassion de Dieu, afin que je ne sois pas condamné pour ne pas les avoir assez aimés.

Je vous remercie tous pour votre affection et les fatigues encourues pour être ici avec nous. Je rends grâces à Dieu pour toutes choses.
Amen.

N. B: Vous Pouvez lire la  parole de Mgr. Ephram Kiriakos en Arabe
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